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Peter Doig: Nulle terre étrangère au MBAM

Peter Doig MBAM

Inspiration

J’ai eu l’occasion en octobre 2012 de visiter la Morgan Library & Museum à New York alors qu’on y présentait une exposition temporaire intitulée Josef Albers in America : Painting on Paper. Cet artiste et professeur est connu, et encore étudié aujourd’hui, pour sa série de peinture « Homage to the square ». Il a exploré les relations qu’ont les couleurs entre elles en superposant des carrés de différentes grandeurs les uns par-dessus les autres. (Josef Albers vécu de 1888 à 1976).

L’exposition « Nulle terre étrangère » du MBAM nous présente jusqu’au 4 mai des œuvres de l’artiste contemporain Peter Doig, né à Édimbourg en 1959. À plusieurs reprises au cours de l’expo (sans audio-guide) on fait remarquer aux amateurs l’influence du célèbre artiste Mark Rothko sur Doig. Je ne pouvais m’empêcher de penser que Rothko est né en 1903, 15 ans après Albers, et que Doig a peut-être bénéficié (étudié?) les carrés de Josef Albers avant ceux de Rothko.

Où veux-je en venir? À l’étude de la couleur. Parce que de la couleur, il y en a dans cette exposition. Je vous la recommande d’ailleurs dès à présent puisque c’est gris et blanc et froid dehors. L’été se trouve au deuxième étage du Pavillon Michal et Renata Horstein.

Les oeuvres sont immenses et présentées dans six salles. Dès que j’entrai dans la première, les toiles « Grande Rivière » et « Music of the future » m’ont donné envie de les porter, littéralement! Je voyais déjà des tissus imprimés aux motifs et couleurs de ces toiles : des tons magnifiques de bleu, vert, émeraude, sarcelle, turquoise. Exactement comme Yves St-Laurent l’a fait en confectionnant des robes inspirées directement des toiles de Piet Mondrian dans les années 1960. Ou plus récemment, Miuccia Prada avec les toiles des artistes Pierre Mornet et Gabriel Specter pour sa collection printemps 2014.

 

On y va maintenant avant de le regretter

Dans la deuxième salle se trouve ma toile favorite de l’exposition, « House of Pictures (Carrera) », peinte en 2004, où les couleurs sont splendides et vibrantes. Je soulignais plus haut que les toiles sont très grandes et celle-ci ne fait pas exception. Afin de bien apprécier les œuvres, il faut se tenir à une bonne distance, de 20 à 30 pieds au moins. N’attendez pas le dernier week-end pour voir les œuvres de cet artiste, soit dit en passant, vous serez déçu. Il y aura trop de monde et vous maudirez l’espace manquant.

Peter Doig a vécu en Écosse, il a quitté avec sa famille pour Trinidad, il a étudié à Londres, il a vécu à Montréal et s’installe à Trinidad en 2002. Il peint avec toute son expérience, il peint grâce aux souvenirs et aux images dans sa tête et avec ce qu’il vit et voit. Pour la toile « Ping pong » par exemple, il s’inspire de l’image de caisses de bière empilées, d’une photo et de ce qu’il voit dans sa vie trinidadienne.

La dernière grande toile de l’expo s’intitule « Balcony (North Coast) » et en la regardant, je me disais que je préférerais m’asseoir sur ce balcon plutôt que de retourner dehors…

 

Pour plus d’informations

L’exposition est présentée jusqu’au 4 mai 2014. Les billets coûtent 22,50$, mais seulement 12,50$ les mercredis soirs (et c’est moins cher si vous avez moins de 30 ans!).

1 thought on “Peter Doig: Nulle terre étrangère au MBAM”

  1. Bonjour madame

    Pour avoir visité l’exposition Doig il y a quelques jours, je confirme avec vous la chaleur des couleurs de certains de ses tableaux qui nous fait anticiper le plaisir de l’arrivée du printemps.

    Votre commentaire me fait admettre que tout est dans tout. En effet, les arts entrecroisent la vie quotidienne. Que ce soit de la couture de St-Laurent aux caisses de bière en passant par les splendeurs de la nature, tout est en place pour inspirer un artiste et permettre au commun des mortels de voir la vie sous des angles différents et souvent enchanteurs.

    Merci

    M.D.P.

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