Culture G.

Réconciliation et Éternelle vigilance face au racisme

Mandela

Connaissez-vous les détails de la Conférence de Berlin qui s’est déroulée de novembre 1884 à février 1885? En résumé, les représentants de quatorze pays qualifiés de « puissances coloniales » se sont réunis pendant treize semaines afin de décider de la façon dont ils se partageraient l’Afrique. Oui, comme si ce continent était un gâteau!

Si vous souhaitez en savoir davantage sur le sujet mais que vous n’avez pas le temps de lire, je vous conseille d’écouter la capsule À rebours enregistrée par André Martineau (ICI Radio-Canada Première).

En allant voir l’exposition Un long chemin vers la liberté  sur la vie de Nelson Mandela, à l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts, c’est cette Conférence  que j’avais en tête. Cette dernière est fondamentale pour comprendre un grand nombre d’atrocités que les Africains ont enduré pendant deux siècles. Que dis-je? Qu’ils endurent encore. Si l’Italie ne s’était pas appropriée l’Érythrée, qui sait si le dictateur Isaias Afwerki règnerait encore aujourd’hui sur le pays?

L’exposition en question présente davantage que le parcours héroïque du célébrissime Nelson Mandela. On nous situe le contexte qui mènera l’Afrique du Sud à instaurer un système d’Apartheid (littéralement « mise à part »). Dix-neuf photos en noir et blanc sont présentées et de longs textes les expliquent.

Je suis loin d’être une experte en histoire sud-africaine : j’ai donc appris beaucoup de détails au sujet des mesures en place pour encourager la séparation des RACES et la législation ségrégationniste. Par exemple, en 1913, on appliqua la Loi sur la propriété foncière. Conséquemment, les Noirs se retrouvèrent sur des réserves. En 1936, on adopta la Loi sur la dépossession des droits civiques. Les non-Blancs ne purent donc plus voter. Entre 1911 et 1969, les Blancs on vu leur salaire bondir de 70%. Et celui des Noirs? Poser la question c’est y répondre.

L’Apartheid: afin d’enrayer la fièvre révolutionnaire de l’époque

Nelson Mandela a bien essayé la résistance passive et la non-violence. Il a écrit la « Charte de la liberté » en 1955 afin de promouvoir l’égalité de tous, peu importe la couleur de la peau. En conséquence, entre 1956 et 1961, il subira un procès pour « trahison » et sera condamné à la prison à perpétuité. Il en sortira après y avoir passé près de 9 855 jours. Imaginez la situation : aujourd’hui jour un et multipliez-le par 9 855…

L’exposition nous présente aussi des œuvres d’artistes qui ont été influencés par Nelson Mandela et son combat. Ma favorite est Félicié Mvioki qui expose deux peintures intitulées « Horizon rouge » et Horizon bleu ». Rouge sang et Bleu tristesse. Mais je préfère mon interprétation des deux toiles : Rouge force et Bleu espoir.

Vous avez jusqu’au 4 mai 2014 si le sujet vous intéresse!

À lire aussi : l’article de Sylvie St-Jacques dans La Presse « Exposition Un long chemin vers la liberté: Mandela mur à mur ».