Culture G.

Racine à l’Espace Libre : Amours fatales

Amours fatales
Affiche promotionnelle de la pièce

J’aime Racine. J’en suis tombée amoureuse au tout début de l’âge adulte en lisant Phèdre. Je ne me souviens plus où j’avais acheté le livret de cette pièce, mais sûrement dans une librairie d’occasions; éditions Bordas, 1977. J’ai tiré la copie de ma bibliothèque la semaine dernière, sachant que j’irais voir et écouter les acteurs de la troupe Omnibus interpréter un montage des pièces Andromaque, Bajazet et Bérénice. Je n’ai pas étudié les mythologies grecque et romaine à l’école, j’ai été autodidacte parce que ça m’intéressait beaucoup. Et si vous vous reconnaissez dans mes propos, vous avez rendez-vous rue Fullum.

Andromaque

Je m’installai dans la petite salle avec 125 autres spectateurs, encadrant un grand carré de sable. C’est Réal Bossé qui s’est chargé de la première pièce présentée : Andromaque. Le décor et les costumes nous plongent dans la préhistoire. Pour moi, cette présentation expose magnifiquement ce qu’est la volonté première des fondateurs d’Omnibus :

« Depuis sa fondation en 1970 par Jean Asselin et Denise Boulanger, Omnibus s’est taillé une solide réputation grâce à son travail du corps et à la traduction des émotions par le geste. Étroitement associé à l’École du mime, Omnibus fait oeuvre de pionnier du théâtre gestuel et exerce une grande influence sur le travail de plusieurs artistes. Omnibus pousse ainsi toujours plus loin l’intégration du geste et de la parole, et ce autant par le biais du théâtre moderne qu’à travers les grands textes du répertoire classique. »  Site web du théâtre Omnibus

 

Bajazet, mon coup de cœur

Pourquoi? Je me suis demandée pourquoi est-ce la pièce mise en scène par Sylvie Moreau que j’ai préférée? Le décor est composé de cinq tapis persans, disposés sur le sable afin de nous situer dans la Constantinople du XVIIe siècle. Les costumes sont superbement brodés et colorés et j’étais absorbée par les mots de Racine. J’ai trouvé la raison : je suis visuelle et pragmatique. Pour moi, il y avait une pure harmonie entre les acteurs, leurs façons de bouger vêtus de leurs apparats, les dialogues et l’espace. Je le voyais, ne l’imaginais pas, on me le donnait.

 

Kathleen , sublime

Amours Fatales ne relatent pas des histoires à la Disney. Trois drames sont exposés. Afin de nous faire croire à ces terribles tragédies, les acteurs doivent vivre leurs personnages. Je pense que c’est le cas pour mon nouveau chouchou. Je ne suis pas professeure, alors j’ai le droit d’avoir un chouchou. Kathleen Fortin est sublime, elle aime Jean Racine et ça paraît. Si elle avait joué ces rôles à la télé, j’aurais dit qu’elle « crève l’écran ». Mais dans le cas qui nous occupe, elle crève l’Espace qui est (non plus libre) sien.

C’est jusqu’au 8 mars, journée internationale des femmes, si vous avez besoin d’une raison de l’ONU. C’est Jean Racine, si vous avez besoin d’une raison théâtrale. C’est très bon, si vous voulez passer une superbe soirée.

 

Ce qu’en ont dit les critiques