Après neuf mois de grossesse, nous sommes toutes impatientes de voir la binette de notre bébé. Ça commence à être lourd à porter, on en a marre de ressembler à un béluga échoué sur la plage et c’est une chance car ça nous permet d’oublier nos craintes face à l’accouchement (voir mon billet « Dépeupler le Québec : mode d’emploi »).
Maintenant que bout’chou est parmi nous, voici quelques réalités auxquelles nous pouvons être confrontées :
1- « l’amour inconditionnel au premier regard »
Je pense que les femmes ne naissent pas mères, elle le deviennent. C’est vrai qu’il y en a qui ont plus de prédispositions que d’autres et ben, on va dire que j’ai encore beaucoup à apprendre ! Sans blague, j’adore ma fille mais j’en suis devenue folle après la période « je remplis le tube digestif et je nettoie la fosse à purin ». L’amour inconditionnel ? Sans aucun doute. Vous en connaissez beaucoup qui joue dans la m… à longueur de journée sans se faire payer ? C’est juste que je ne suis pas sûre que ce soit instantané. Moi, j’ai besoin de faire connaissance avec l’autre avant de tomber amoureuse. Pas vous ?
2- « Tous les bébés sont beaux »
On ne naît pas sur le même pied d’égalité en matière de beauté. Bien que celle-ci soit relative, franchement, il y a certains bébés qui ne ressemblent à rien à la naissance. Si on ne veut pas être hypocrite, on aurait plutôt tendance à dire « Oh ! Il est vivant ! » ou « c’est super, il est complet ». À leur corps défendant, il faut dire qu’ils ont eu la vie dur les bébés naissants : passer par ce tunnel étroit, ça laisse des marques quand même. Oui, il va se défriper, oui, il va perdre le duvet qui lui recouvre tout le front et oui, sa peau sera moins marbrée mais il faut lui laisser un peu de temps quand même ! L’essentiel, c’est qu’il soit en santé et que rien ne manque : pas de pièces en moins ni de pièces en plus. Nous ne sommes pas chez IKEA !
3- « L’instinct maternel »
L’instinct maternel n’existe pas. Par contre, l’instinct existe – l’instinct animal – qui nous amène à protéger notre progéniture et à subvenir à ses besoins. Et il existe aussi l’intuition maternelle si on peut l’appeler ainsi. C’est une aptitude qui se développe. Si nous n’avions que de l’instinct, un bébé malade ou prématuré serait voué à une fin tragique car dans la nature, ça ne pardonne pas et il n’y aurait pas d’acharnement thérapeutique. L’intuition maternelle se développe en même temps que notre relation avec notre enfant. C’est en apprenant à le connaître que nous comprenons ses besoins mieux que quiconque.
4- « Rien de plus simple que d’allaiter pour nourrir son bébé »
En théorie, c’est vrai : on met le sein dans la bouche de bébé et hop, c’est réglé. Mais dans la vraie vie, combien de mères ont eu des mastites ou les mamelons gercées jusqu’au sang ? Combien de femmes ont passé la première semaines à pleurer doucement tellement les tétées étaient douloureuses ? C’est peut-être naturel mais c’est loin d’être simple. C’est sans compter les femmes qui ont autant de lait qu’il y a d’eau dans le Sahara. Et les bébés qui refusent de téter ? Bref, tout ça pour dire que l’allaitement, bien qu’il soit avant tout un choix (et un bon selon moi), ce n’est malheureusement pas donné à tout le monde.