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Rabbit hole ou l’histoire du deuil d’un enfant

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Je lisais un article sur Nicole Kidman en fin de semaine. Le film dans lequel elle interprète Grace de Monaco sera présenté à Cannes en mai. On faisait aussi mention du film Rabbit Hole, paru en 2010, dans lequel elle incarne Rebecca, une mère en deuil de son fils de quatre ans. Ce rôle lui a valu une nomination aux Oscars le 27 février 2011… mais la statuette revint à Natalie Portman, pour son interprétation magistrale dans Black Swan.

Retournons en arrière un peu je vous prie. Je n’avais pas vu Rabbit Hole, tout comme Biutiful, The social network, 127 hours, Winter’s bone et Blue Valentine. Cette année là, je vivais à l’étranger et j’ai déserté les salles de cinéma. J’ai du rattrapage à faire et grâce à Netflix, j’ai commencé ce soir.

Rebecca (Becca pour les intimes) et son mari Howie vivent dans une magnifique maison située sur le bord de l’eau, dans un quartier paisible. Huit mois sont passés depuis le décès de leur petit garçon et la peine remplit l’espace et alourdit l’atmosphère. Le couple tente de rester soudé, mais leur deuil respectif est si différent l’un de l’autre qu’on se demande s’ils ne s’y perdront pas.

Howie se rend à des rencontres et écoutent des parents ayant vécu le même drame. Becca n’en peut plus de ces soirées sociales. Danny, leur fils, a traversé la rue en courant après son chien et un jeune homme d’au plus 17 ans l’a frappé en voiture. Ce jeune homme, Jason, est suivi par Becca qui tente de trouver des réponses? Des excuses? Du réconfort? Du sens à l’insensé?  Sa douleur fait écho à ce que nous considérons tous comme un ordre naturel : on enterre ses parents, pas ses enfants.

Les moments entre Becca et Jason sont mes favoris du long métrage. Le jeune homme tente d’exorciser sa peine en écrivant une bande dessinée. Il devait s’exprimer d’une façon ou d’une autre, en écrivant, chantant ou dansant mais en faisant quelque chose qui l’empêcherait d’imploser.

Un parallèle dans la vie réelle

Il y a de cela quelques années, Micheline Bégin, mère de Marie-Soleil Tougas, allait aider sa fille lorsque cette dernière animait le Téléthon « Opération Enfant Soleil ». Par le fait même, elle rencontrait et réconfortait des parents qui avaient perdu leur enfant suite à une maladie. Elle leur disait qu’elle comprenait leur peine.

Marie-Soleil Tougas est décédée en 1997 et Mme Bégin a accepté de donner une entrevue à Francis Reddy par la suite. Je me souviens très bien l’avoir entendue dire que seuls les parents d’enfants décédés peuvent comprendre d’autres parents d’enfants décédés.

Toutefois, si vous décidez de voir le film Rabbit Hole, et que vous n’avez heureusement pas vécu le drame de Becca, il vous est toujours possible de vous imaginer à la place de Jason. Que feriez-vous si un ballon d’enfant rebondissait devant votre voiture?

Fiche imdb du film

Ce qu’en disent les critiques

Je ne suis pas la seule à avoir une opinion alors je vous propose de lire la critique de Jean Siag dans La Presse et de Martin Bilodeau dans Le Devoir pour déterminer si ce film vous intéresse.