La diversité corporelle est un sujet qui m’interpelle. On en parle beaucoup dans l’industrie de la mode mais ils sont encore trop peu nombreux ceux qui agissent vraiment. Cependant, il y a des initiatives qui méritent d’être soulignées. L’organisme ÉquiLibre remet justement depuis trois ans  le prix IMAGE/IN, une récompense aux entreprises québécoises qui valorisent une représentation saine et diversifiée du corps.

À vrai dire, même si je milite pour une image saine et diversifiée sur La vie tout simplement en signant la Charte de la diversité ou en mettant sur pied des projets comme le Défi Fashionista – qui avait aussi pour objectif de faire un pied de nez à des idéaux retouchées et inatteignables – je me trouve plutôt discrète comparativement aux coups d’éclats de Sarah St-Fleur ou à la fabuleusement divine campagne d’Addition Elle.

Ces derniers mois, j’ai amassé les articles qui parlaient de confiance en soi, de la perception qu’ont les jeunes de leurs corps, etc. Je me demandais quel angle prendre pour rédiger mon article sur tout ce malêtre sociétal. Je me rends compte aujourd’hui que plutôt qu’analyser les études et recherches faisant état d’une problématique palpable, je devrais peut-être moi aussi retrousser mes manches comme ces entreprises primées au IMAGE/IN par nos jeunes ou ces blogueuses, fières de leur corps, taille plus ou non.

Industrie de la mode versus consommatrices : David contre Goliath ?

On peut changer les choses, encore faut-il le vouloir. Mais comment me direz-vous? L’histoire de la blogueuse Sarah St-Fleur devrait nous inspirer.  Après de nombreux appels et des demandes répétées de Sarah aka Double XL pour que soit rendue disponible la ligne taille plus de la marque Forever 21, Sarah a décidé d’alerter les médias en posant nue avec le slogan « acheter en ligne ou rester à poil ». Le but : forcer les magasins du Québec, à l’instar de ceux de New York et Toronto, à ne pas discriminer les tailles plus.

Ce que je trouve complètement ahurissant, c’est que Sarah aie été obligée de se rendre jusque là pour attirer l’attention le manque de choix vestimentaire qui existe une fois la taille 10 dépassée. On dirait qu’à partir d’une certaine taille, la mode ne s’adresse plus à nous. Comme si nous n’étions pas sa clientèle cible. Même la marque Reitmans, supposée habiller les « vraies » femmes n’a jamais voulu publié son étude de 2009 révélant que la taille de vêtement moyenne des Canadiennes étaient du 14 ans! Imaginez-vous le nombre de millions de dollars qui seront dépensés ailleurs que dans notre économie locale parce qu’aucune compagnie ne se soucie d’offrir de la mode et des tendances à des femmes qui en demandent et qui se tournent par défaut vers le Net ou les États-Unis.

Pour les tailles plus, Addition Elle a écouté et répondu à ses clientes : elle a commencé par revamper ses magasins et son offre (j’en ai d’ailleurs parlé dans cet article), collaboré avec la magnifique Ashley Graham (avez-vous vu la dernière campagne Fabuleusement divine?) et maintenant, avec de superbes blogueuses taille plus pour sa campagne médias sociaux dont Sarah St-Fleur!

Ma petite histoire et les leçons que j’en tire

C’est la deuxième fois que je vous parle, sous forme d’article, de ce sujet. Le premier billet s’appelait MODE : je veux des femmes qui me ressemblent. Je l’ai écrit en mai 2011, enceinte de mon deuxième, alors que j’achevais le Défi Fashionista. Avant mes grossesses, j’étais de ces filles qui trouvaient toujours leur taille dans tous  les magasins. Non, je n’étais pas une taille échantillon mais je ressemblais à la photo ci-dessus. Puis je suis tombée enceinte. Après la naissance de ma fille, je n’ai pas retrouvé mon corps et j’ai mis sur pied le Défi Fashionista pour trouver des vêtements qui me permettront à nouveau de me sentir belle. Les looks des onze blogueuses participantes ont contribué à me faire accepter ce nouveau corps. Mais surprise! Le projet n’était pas encore terminé que j’apprenais que j’étais à nouveau enceinte! Merveilleuse nouvelle pour moi et terrible nouvelle pour mon ego amoché. Deux grossesses en trois ans : bonjour les dégâts. Mon deuxième amour est né il y a quinze mois et j’ai encore augmenté la taille de mes vêtements. L’offre se fait plus rare avec un tel reliquat mais aujourd’hui, je m’en soucie moins parce que j’ai compris plusieurs choses :

Leçon de vie numéro 1 : la beauté est dans l’oeil de celui qui regarde. Ma fille ne cesse de me surprendre en me disant que je suis belle et combien elle m’aime. Que demander de plus ? Et moi, je m’accepte de mieux en mieux comme je suis:  avec mes rondeurs et mes courbes de femme.

Leçon de vie numéro 2 : au delà du poids, enfanter change le corps de la femme. En fait, il le révèle. Nous avons été conçues pour aimer et être aimé. Autant l’accepter.

Leçon de vie numéro 3 : parfois, on oublie qu’on a pris de l’âge et que les boutiques dans lesquelles on magasinait début vingtaine n’offrent peut-être pas ce qu’on recherche dans la trentaine. Sortir de sa routine et ouvrir ses horizons, c’est peut-être une autre façon de mettre en valeur une nouvelle facette de notre personnalité.

Leçon de vie numéro 4 : ne jamais baisser les bras. J’ai bien l’intention de vous présenter bientôt un nouveau projet qui vous montrera qu’entre la taille régulière des boutiques et le taille plus, il y a tout un monde et que le tour de taille ne devrait pas être une soustraction dans l’équation du style. Ma contribution personnelle à la diversité corporelle 🙂