Il y a quelques jours, je recevais à la maison le numéro d’avril du magazine Châtelaine. Je l’ai fourré dans mon sac pour le lire dans l’autobus qui me ramènerait à la maison. Alors que je le feuilletais distraitement, je tombe sur ce qui me semblait un article d’Anne-Marie Lecomte. Le titre : partir sans bruit. Antonin 1994-2010. Intriguée, j’ai commencé la lecture de ces quelques feuillets. Ma curiosité a tôt fait de se transformer en différents sentiments. Plus j’avançais dans ma lecture, plus mes yeux s’embuaient et plus je sentais ma gorge se serrer. Au point où j’ai dû essuyer discrètement quelques larmes et descendre un arrêt plus tôt.
Pas de résumé, ici, du contenu car je ne serais jamais en mesure de rendre justice au témoignage de son auteure. Le texte est d’une telle justesse que je ne vous priverais pas de sa lecture. Ce que je peux vous dire par contre, c’est que la pire chose qui puisse arriver à un parent, c’est de voir son enfant partir avant lui. Ce soudain et virulent rappel de la fragilité de la vie m’a rappelé ma propre adolescence. Avec le recul, je me rends compte que j’étais écorchée vive. J’ai transporté mon mal-être dans l’écriture de poèmes, tout aussi noirs les uns que les autres : «Voyage vers le néant», «La muerta», «Douleur», «Désillusion», etc. Finalement, j’ai parlé à la seule personne qui était prête à m’écouter: moi-même et pour ce faire, j’ai couché ce que j’avais à dire sur du papier.
Je me suis promis d’être autant que possible en accord avec mon coeur et de ne jamais oublier d’écouter ma fille : ses paroles comme ses silences quoi que puisse en dire la société, les amis ou ma famille.
Cette journée-là (et depuis), quand j’ai récupéré ma fille de la garderie, j’étais la mère la plus heureuse du monde.
La vie est si fragile .Il faut apprécier chaque moment avec nos enfants car on ne sait jamais combien il nous en reste.
Ta sensibilité me touche et m’émeut. Ce qui était si fragile jadis s’est transformé en véritable force chez toi. Ce que tu partages ici est tres genereux – tu t’ouvres a nous et je me sens privilegiee – comme amie et comme lectrice. D’autant plus que je me reconnais tellement dans ce que tu verbalises…
Merci pour ce beau billet.
Nos enfants ne nous sont que prêtés…
Il s’agit de faire de notre mieux à tous les jours…
Je me dois de lire cet article dont tout le monde parle ces derniers jours.
Merci de mettre des mots à ce que j’ai moi aussi ressenti en lisant ce billet. Le soir même, j’ai essayé d’en parler avec mon conjoint et mes amis, mais rien ne sortait, j’avais encore la gorge nouée. J’ai un fils d’un an et demi et ma vie a changé depuis. J’ai maintenant peur de la mort. Je remercie Anne-Marie Lecomte pour son témoignage poignant et empli d’amour. Pour rendre honneur à son témoignage, je vais profiter de chaque moment qui m’est offert avec ma famille, en pensant à elle.
Avec la naissance de ma fille, j’ai perdu l’insouciance de la vingtaine. Je suis devenue mère et je rêve maintenant de pouvoir la protéger de tout même si je sais que c’est impossible, même si je sais que l’école de la vie fera en sorte qu’elle traversera elle aussi des épreuves difficiles. Le témoignage d’Anne-Marie nous force à accepter cette réalité et surtout à réaliser combien le fil de la vie est ténu. C’est au quotidien que nous devons aimer et chérir nos proches. Merci Stéphanie pour ton commentaire.