C’est en 2008 que Nathalie Bondil, la directrice du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) a eu la bonne idée de réviser la programmation afin d’ouvrir les portes du MBAM à la mode. Ainsi, nous avons eu le droit à une rétrospective consacrée à Yves Saint-Laurent en 2008, puis à Denis Gagnon en 2010. Cette année, à partir du 17 juin et jusqu’au 2 octobre, l’exposition sur le célèbre créateur français Jean-Paul Gaultier est à l’honneur au MBAM.
Trente-cinq ans de métier aurait pu faire l’objet d’une rétrospective mais cela n’aurait pas rendu justice à l’imagination débridée du couturier et à la vitalité créative de sa maison. Nathalie Bondil l’a bien compris et c’est pourquoi, pour la première fois, Jean-Paul Gaultier a accepté de s’exposer. Intitulé La planète mode de Jean Paul Gaultier : de la rue aux étoiles, cette présentation thématique dévoile le génie du couturier à travers des créations soigneusement choisies et ouvre une fenêtre sur l’univers fantasmagorique qui l’habite.
Si j’admire le savoir-faire du créateur qui, selon moi, relève de l’art, je suis complètement soufflée par ses valeurs : durant sa carrière, il a privilégié des mannequins aux traits atypiques, valorisant ainsi la personnalité et la différence. Lors des séances de dédicaces, il s’est montrée généreux de son temps et son travail a contribué à repousser les limites, à défaire des idées qui semblaient immuables. Prenons l’exemple de l’introduction de la jupe masculine…
Je salue également la finesse de la directrice du MBAM qui a su attirer au musée ces grands noms de la mode et un public encore plus diversifié pour admirer le résultat.