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Inside Llewyn Davis : ce qu’il faut (ou fallait) savoir

Inside Llewyn Davis - photo officielle du site Imdb.com
Inside Llewyn Davis – photo officielle du site Imdb.com

L’association des critiques de film de Toronto (TFCA) le considère comme étant le film de l’année 2013. Lorsque les nominations aux Oscars ont été annoncées en janvier, les critiques ont déploré l’absence du film et de son interprète dans les catégories principales. Je parle d’Inside Llewyn Davis, réalisé par les brillants frères Coen et de l’acteur Oscar Isaac dans le rôle titre.

N’ayant pas réussie à voir le film à temps pour la soirée du 2 mars, je le louai dès sa sortie en DVD quelques jours plus tard. Très bien coté par La Presse (quatre étoiles), j’étais prête à savourer un excellent film, compte tenu du fait que le fabuleux No country for old man, réalisé par les célèbres frères, a remporté les honneurs en 2007.

«Que n’ai-je pas compris?» Me suis-je dit dès la fin du film. Ma culture musicale est trop limitée pour apprécier ce long métrage et j’aurais dû demander des renseignements, AVANT le visionnement. Qu’à cela ne tienne, je vais appeler Philippe, lui saura m’aider.

 

La musique folk du Greenwich Village

Philippe est mon ami d’enfance et il connaît la musique comme Alain Brunet et Gregory Charles (cette comparaison n’implique que la personne qui l’écrit!). S’il n’enseignait pas l’histoire tout cours, il enseignerait l’histoire de la musique. Il préfère les styles suivants : la british invasion , le classic rock 1964-1977, le rock progressif, la scène psychédélique de San Francisco 67-71 et la folk scene de New York à Berkeley. Je lui ai donc demandé de bien vouloir regarder le film afin de me donner ses impressions. Ainsi, il pourra me dire ce que j’aurais dû savoir avant de visionner Inside Llewyn Davis afin de l’apprécier. Je vous livre donc ses précieuses observations :

« Un portrait du Greenwich Village de New York au temps des folks singers. Le film avance et je me rends compte que non, ce n’est pas de Bob Dylan dont il s’agit, mais je dirais plutôt Dave Van Ronk, lui aussi chansonnier à l’époque qui avait été surnommé the Mayor of Macdougal Street ! (Une des artères principales du quartier, tout comme la Bleecker Street, que Simon And Garfunkel chanteront quelques mois plus tard, en 1964.) Le film se déroule et les acteurs me font de plus en plus penser aux personnages de l’époque. Je crois même reconnaitre le personnage de Suze Rotolo (une des copines de Bob Dylan – qu’on peut apercevoir marcher à ses côtés sur la pochette de « the freewheelin’ Bob Dylan »). »

Malgré tout, Philippe me mentionne que si ce film est une inspiration de la vie de Dave Van Ronk, ce n’est pas un documentaire et il poursuit en ces termes :

« En ce qui concerne les allusions à Dave Van Ronk, les faits semblent de plus en plus erronés et le film prend une tendance plus « noire » concernant les difficultés de Davis… Van Ronk avait une personnalité tout à fait différente de celle de Davis…. par contre les personnages y sont, un acteur nous fait penser à Tom Paxton, un autre à Seeger, le duo (gars-fille) nous rappelle Ian and Silvia ou à la limite Peter Paul and Mary… Le manager d’un club à Chicago où Davis se rend ressemble à Albert Grossman, qui fut réellement gérant d’artiste , notamment de Dylan… »

Après avoir lu les commentaires de Philippe, j’ai voulu revoir le film. En le cherchant sur Netflix, j’ai trouvé autre chose qui m’a complètement ravie: un spectacle intitulé « Another Day, Another time : Celebrating the music of Inside Llewyn Davis ». Ce concert a été présenté et enregistré en septembre 2013, à l’hôtel de ville de New York. Il réunit des musiciens-chanteurs ayant travaillés sur la bande sonore du film du même nom. T Bone Burnett en est le producteur. Ce spectacle est un must! J’aurais du le voir avant le film. (Coup de cœur personnel pour le duo The Milk Carton kids.)

Tout fan de musique qu’il est, mon cher ami a aimé le film (même si le chat l’a royalement agacé) mais préfère un documentaire. Aussi, à son goût, les longs métrages I’m not there (film sur les différents personna de Dylan joué par une belle brochette d’acteurs) et Across the Universe (qui était visuellement incroyable) valent réellement le détour.

 

Pour en savoir un peu plus

Philippe Bergevin vous suggère les livres suivants :

Et un documentaire :