Maman et Bébé

Conciliation travail-famille : constats et astuces

Crédits : DR sur http://biblioboss.hautetfort.com

Je vous ai parlé la première fois de conciliation travail-famille en réaction à une étude. J’étais, à ce moment, enceinte de mon deuxième mais loin de comprendre la différence entre passer de un à deux enfants. Pour moi, dans ma réalité, c’est une différence non négligeable et je ne parle pas forcément d’argent mais bien de temps. Comme de nombreuses familles québécoises, ma petite cellule familiale ne repose que sur mes épaules et celles du papa. N’ayant aucune famille (ou belle-famille) proche, l’absence d’un réseau d’aide et de soutien s’est cruellement fait sentir.

Les constats : tout est une question de (manque) temps !

Je ne vous apprendrais rien, mais la conciliation travail-famille a fait l’objet de nombreuses études. Nous ne retiendrons pour les besoins de la cause que celle de l’Institut national de santé publique du Québec parce qu’elle reflète davantage les réalités québécoises (bien qu’elle date de 2005). De façon générale, les études indiquent que le manque de temps est la principale source de stress des parents et que ce dernier a des impacts importants, tant sur la santé mentale que physique des parents : on parle d’insatisfactions dans la vie professionnelle et familiale, des risques de dépression et de dépendances à l’alcool ou aux drogues. La sédentarité, les habitudes alimentaires déficientes guettent les familles qui négligent les activités sportives et leur alimentation par manque de temps. Le sentiment de culpabilité envahit de nombreux parents quand il s’agit de prendre du temps pour soi. Le couple peut également en pâtir.

Les actions à prendre

Une fois les constats faits, quelles actions prendre ? J’ai tenté de trouver des idées dans des ouvrages comme Pour parents débordés et en manque d’énergie de Francine Ferland (collection du CHU Sainte-Justine). L’auteure propose pour se simplifier la vie, d’établir une grille des activités de la semaine incluant activités sociales, hygiène personnelles, tâches domestiques, etc. Le but est de se questionner sur les priorités, les manques, etc. Personnellement, cette approche ne me correspond pas. J’aime mieux qu’on me propose un éventail d’idées que je peux m’approprier en fonction de mes réalités. Voici donc mes astuces

Astuce 1 : cesser de culpabiliser

Nous les femmes, avons une grande facilité à culpabiliser autant que nous en avons à juger nos pairs : qu’on choisisse de mettre notre carrière de côté pour nous occuper de notre famille ou que nous fassions le choix inverse de retourner travailler rapidement, nous nous sentons obligées de justifier notre choix. L’opinion des autres est-elle si importante pour que nous nous imposions d’être parfaite ? De toute façon, la vie n’est pas parfaite et nous le sommes encore moins. Cessons de vouloir être la G.O, la professeure de toutes les matières, la coach de vie, la meilleure amie, etc. Contentons-nous d’être la mère de nos enfants, c’est déjà bien assez car de toute façon, eux, trouveront toujours quelque chose à nous reprocher ! 🙂

Astuce 2 : oser déléguer !

On ne cesse de se plaindre de manquer de temps maison refuse peut-être de changer nos façons de faire ? Avec deux enfants en bas âge, j’ai décidé avec mon conjoint d’abandonner certaines tâches qu’on aime plus ou moins faire comme le ménage : on l’a délégué à une femme de ménage qui vient aux deux semaines pendant que nous ne sommes absents. On ne fait que le strict minimum entre temps. Oui, ça coûte de l’argent mais c’est un cadeau que nous nous faisons. Certes, le ménage ne sera peut-être pas aussi bien fait que par moi-même mais au moins, je peux consacrer ce temps à faire d’autres choses. Pour profiter de ma fin de semaine à faire d’autres activités que des tâches ménagères, je ne cuisine que trois repas pour la semaine et j’en achète deux. J’avais fait le test de quelques traiteurs mais hormis Chefanista qui fait des repas santé et équilibré, je n’ai rien trouvé à mon goût. Le traiteur de l’école de ma fille me permet de me libérer des deux lunchs manquants et mon conjoint et moi, et bien nous mangeons la même chose ou nous nous faisons un sandwich-  crudités histoire de garder de saines habitudes alimentaires.

Astuce 3 : faire de certaines tâches des jeux

Mes enfants ont 10 mois et deux et demi mais ma fille participe déjà à la confection de ses collations. C’est un incontournable : faire de la compote ou des biscuits, elle adore ça! Ça prend un peu plus de temps mais on s’amuse en même temps. L’heure du bain est aussi  très plaisante chez nous. Pas besoin de courir après les enfants ou de négocier : on le fait en chansons et en jeux. C’est devenu notre moment de détente de la journée.

Astuce 4 : Lâcher prise !

Ça reste quand même le plus dur. Nous, on s’est rendu compte que ce qu’on aimait le plus, c’est de traîner en pyjama le week-end. On allume la télé, on se fait notre café, on cache les jouets les plus bruyants et on relaxe. Les enfants mettent la maison sens dessus-dessous? Et alors? Tout à l’heure, on jouera avec eux…à ranger! Quant on finit par s’habiller pour faire les courses, le petit pleure de fatigue? Tant pis, c’est juste une bonne occasion pour se recoucher. Après tout, les courses peuvent attendre. Et si c’est la petite qui est pressée de sortir à 8h du matin? Et bien on en profite pour transformer les courses en sortie éducative : on révise les couleurs dans le rayon des fruits, parfois, on essaye un nouveau légume (finalement, l’igname n’est pas très bien passé) et on compte les boites de tomates. Le petit a croqué pendant ce temps dans une pomme ? On découvre des surprises supplémentaires dans le panier?

Astuce 5 : développer son réseau

Confier son enfant à une autre personne n’est pas chose évidente. Cependant, à défaut de pouvoir le confier aux siens, il faut bien trouver un moyen de s’accorder du temps à soi et/ou en couple. J’ai essayé l’échange de service du genre, tu gardes mes enfants et je garde les tiens la fois suivante. Disons que quatre enfants, pour moi, ce n’est pas facile, surtout quand c’est la première fois que tu les gardes. Ce n’est pas une option que je conserverais personnellement. Avoir une gardienne (vous pouvez placer votre propre annonce sur SOSGarde) ou une amie qui peut garder quelques heures de temps à autre est pour moi, une nécessité. Ça me permet d’acheter les cadeaux de Noël, aller chez le coiffeur, bruncher en tête-à-tête avec mon conjoint, faire un resto avec les copines, etc. Bref, de petits moments qui vous requinquent autant qu’une bonne nuit de sommeil!

Conclusion

Je manque toujours de temps pour aller au sport et faire certaines activités que j’aime mais j’ai choisi mes priorités. La première est de passer du temps de qualité avec mes enfants et mon conjoint. Ce n’est pas toujours facile de trouver le bon équilibre et on souhaite bien des choses pour nos enfants mais je pense qu’à l’âge qu’ils ont, j’aurais bien assez de temps pour leur faire découvrir des choses que j’aime. Pour l’instant, nous allons nous balader, ramasser des feuilles, lire des histoires, nous baigner, etc. Bientôt, ma fille m’accompagnera au musée, au centre des sciences ou peut-être voir un ballet. Oui, elle est peut-être prête à deux ans et demi mais est-ce si grave si je ne le fais que dans un an? Et quand bien même je fasse des choix différents, est-ce si grave?