Humeurs et Primeurs Maman et Bébé

Mon fils ne dort pas!

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Ça fait presque 4 ans que je ne dors pas. J’ai consommé mon divorce avec Morphée au 9ème mois de la grossesse de mon premier enfant. Ma fille n’a fait nos nuits qu’à 13 mois. Je n’ai pas eu de répit car j’étais enceinte de mon deuxième enfant. Mon vœu était, bien sûr d’avoir un enfant en santé, mais j’espérais avoir un enfant qui dorme!!! Et oui, je fais partie de ces parents qui ont besoin de 8h de sommeil. Est-ce que je perçois mes enfants comme de mauvais dormeurs ? Oui! Est-ce juste une question de perception? NON!!!

J’ai secrètement envié toutes les mères qui me disaient pouvoir, dès les premiers mois de vie de leur bébé, dormir jusqu’à 6 h d’affilée. Dès la première nuit de Maël, j’ai su que mon souhait n’avait pas été exaucé : mon garçon, expulsé de force à 41 semaines serait non seulement un Tanguy mais un « insécure » !

L'heure du dodo

J’ai reçu une tonnes de conseils, sollicités ou non. Se plaindre de manquer de sommeil? Ben voyons donc! Je gâte trop mon enfant (on est dans le jugement, merci j’avais justement besoin de ça!), je ne le nourris pas assez (on tombe dans les mythes relatifs au sommeil), etc.
J’ai d’ailleurs testé bien des conseils, des mythes et encore plus. Pourquoi? Parce que j’aime bien fermer la gueule à celles qui me font chier mais surtout… Parce que je n’en peux plus de ne pas dormir. Mais ce qui m’épuise davantage, c’est que de nombreux parents jugent que si mon fils ne dort pas encore à 3 ans, c’est forcément de ma faute. Je manque d’endurance, de rigueur, de techniques, name it! Quand ils sont assez patients pour écouter toutes mes démarches, beaucoup concluent par le conseil de trouver la cause médicale de ces troubles parce que ce n’est pas « normal »!

Et s’il était différent ?

Maël photo novembre 2013

Vous me direz qu’il n’y a rien de plus naturel que la catégorisation, c’est dans la nature humaine. Je sais et c’est sain jusqu’à un certain point. Peut-on cependant ôter ses œillères et tenter d’ouvrir son esprit ? Mon fils n’a, à priori, aucun handicap visible ou invisible. La question n’est pas là. Il va bien, mange bien, joue bien, etc. Bref, il se développe « normalement ». La seule chose qu’il ne fait pas « bien » (du moins, selon mes critères), c’est dormir. Il a encore besoin d’être rassuré, il me cherche la nuit, s’endort en me tenant contre son petit corps. Oui, il y a une part de caprices là dedans mais il n’y a pas que ça. Là est mon problème.

La méthode forte versus la méthode douce

_MG_2606_HDHistoire de vous amuser un peu (il faut bien rire de ses malheurs en désespoir de cause!), j’ai recensé, grosso modo les techniques. La méthode forte, c’est celle où tu fermes ta porte à clé pour l’empêcher de venir te rejoindre. Évidemment, tu peux également l’enfermer dans sa chambre aussi. Souvent dit avec humour mais un brin de sérieux. Cette méthode est certes radicale mais elle amène un changement rapide : maman a le coeur en miettes dès la première nuit, personne ne dort à la maison et on va bosser ou à la garderie complètement crevés et on perd patience beaucoup plus vite que d’habitude. Ah oui! Il paraît qu’au bout d’une semaine, tout rentre dans l’ordre. Dans mon cas, j’ai juste augmenté mon niveau d’anxiété et le sien.

La méthode progressive, c’est celle du 5-10-15 mn. Ce qui est extraordinaire avec cette technique, c’est qu’on ne t’explique pas quoi faire après le 15 minutes. On recommence à zéro? On y va, comme nous, à 20 mn puis 25 mn puis 30 mn?

La méthode douce, c’est évidemment celle où on va rassurer l’enfant. Ça peut être en créant une routine béton ultra relaxante : jeux calmes, bain avec des huiles relaxantes, histoire et coucher ou encore en allant le réconforter en lui caressant le dos la nuit. L’avantage, c’est que ça l’empêche de venir se faufiler dans votre lit. L’inconvénient, c’est quand vous faites ça plusieurs fois par nuit, il se peut que de fatigue, vous finissiez par vous endormir dans son lit! Je n’ai rien contre le cododo, au contraire! Je l’ai pratiqué sa première année de vie et depuis, je suis tout doucement en transition. La raison est simple : mon fils a un sommeil très agité qui nous empêche de dormir.

La médecine versus les produits naturels

J’ai découvert l’homéopathie, les tisanes à la camomille et aussi la mélatonine. J’ai aussi découvert leur inefficacité dans le cas de mon garçon. Zéro changement. J’ai utilisé ce que j’ai acheté mais disons que je n’ai pas renouvelé l’expérience.

Du côté médical, il était hors de question de le médicamenter. Il est trop jeune et, de toute façon, il aurait fallu avoir un diagnostic. Du côté du pédiatre? Rien (j’en ai fait deux quand même). Du médecin de famille? J’en ai parlé à quatre, sans succès. De l’ORL? Bah….ce n’est pas clair. Je dois retourner le voir. De la psychologue? Bah…. Il faudrait encore le suivre quelques temps parce que ce n’est pas encore très clair. Il va sans dire que cette question du sommeil a été discuté également avec les éducatrices de mon fils, le bureau coordonnateur, une psychoéducatrice et ainsi de suite. Non, je ne suis pas allée à la clinique du sommeil à Sainte-Justine.

La morale de cette histoire

Mon garçon et moi

La morale de cette histoire, c’est que je reste la spécialiste de mon enfant. Je sais que le manque de sommeil est l’une des pires formes de torture. Mais c’est mon fils. Il a besoin de plus de temps que les autres enfants pour gérer son anxiété, se calmer et se rendormir seul. Depuis sa naissance, nous avons fait, ensemble, beaucoup de progrès. J’ai beaucoup douté de mes capacités parentales, je suis allée chercher de l’aide et j’ai travaillé sur moi. Malgré tout, mon fils m’a appris beaucoup de choses sur moi. Je n’ai pas besoin qu’on me donne des conseils aujourd’hui. J’ai besoin de sommeil…et de temps.