Culture G.

L’expressionnisme en Allemagne et en France au MBAM

De juin 2013 à février 2014, Avez-vous vu au Musée de la civilisation de Québec l’exposition « Paris en scène 1889-1914»? C’était l’année dernière et cette expo s’est méritée le Prix Excellence – Groupe institutionnel 1 en octobre dernier.  C’est en me remémorant cet événement et en ayant en tête le film Midnight in Paris de Woody Allen, que je suis entrée dans la première des neuf salles du Musée des Beaux Arts de Montréal (MBAM) la fin de semaine dernière pour admirer l’exposition intitulée «De Van Gogh à Kandinsky – L’expressionnisme en Allemagne et en France, 1900-1914».

Tel est le titre de l’exposition présentée au MBAM jusqu’au 25 janvier 2015. On aurait pu l’intituler « L’influence mutuelle entre les peintres de la capitale des arts – Paris – et les artistes allemands au tournant du XIXe siècle».

Tout au long de l’exposition, je me méprenais en tentant de deviner qui était le peintre de certaines œuvres. Sûre de reconnaître un Pissaro, ayant en tête ses paysages à Éragny, je me trouve en face de Plage à marée basse à Ambleteuse le soir, de Théo Van Rysselberghe. Croyant me trouver devant une œuvre de Gauguin, j’admire Nature morte avec nu, carreau et fruits, de l’allemand Max Pechstein. Et j’ai tenté de deviner l’auteur du  Restaurant de la Sirène à Asnières… échec là aussi, puisque j’ai déduit que ce serait l’une des premières œuvres de Monet. Mais non, c’est Van Gogh, dont on peut lire fréquemment lors de cette exposition qu’il « a frappé l’art moderne comme un éclair ».

D’ailleurs, j’aurais bien voulu être en Allemagne en 1910 lorsque les œuvres de cet artiste néerlandais y ont été exposées. L’an dernier, je me suis payée une visite au Van Gogh Museum d’Amsterdam où l’on consacre un étage à l’étude de ses œuvres – scientifiquement parlant. Van Gogh était pauvre (l’une des raisons expliquant ses autoportraits : il ne pouvait se payer de modèles) et ne se permettait pas des peintures en tubes, comme le faisait Renoir, par exemple. Par conséquent, le temps a malheureusement altéré les couleurs originales de ces œuvres. Nous savons aujourd’hui que la chambre bleue et jaune était en réalité mauve et orangée à l’origine (par exemple).

Ceci étant dit, vos yeux observeront tout le spectre chromatique de l’arc-en-ciel grâce aux expressionnistes :

«L’exposition examine la réception des Cézanne, Van Gogh, néo-impressionnistes, fauves, Matisse et cubistes, en relation avec les expressionnistes de la Brücke (Le pont) puis du Blaue Reiter (Le cavalier bleu). Les premières oeuvres d’artistes de la Brücke – Kirchner, Heckel, Schmidt-Rottluff – présentées aux côtés de tableaux de fauves – Derain, Dufy, Braque et Matisse – montrent comment ces deux groupes contemporains, l’un allemand, l’autre français, s’inspirent au même moment des néo-impressionnistes, de Gauguin et de Van Gogh. Ils ont eu recours à leurs couleurs vibrantes, loin du naturalisme, pour exprimer librement leurs émotions. La suite du parcours révèle l’influence de Cézanne, et plus tard du cubisme, sur les artistes de la Brücke et du Blaue Reiter.»  Musée des beaux arts de Montréal: De Van Gogh à Kandinsky

L’exposition est donc présentée par thème et si vous le souhaitez, un audio-guide est disponible au coût de cinq dollars. Sachez cependant que cette fois-ci, les trente-quatre commentaires sont particulièrement longs et que pour bien tout écouter et admirer, vous devrez réserver au moins deux heures trente à votre agenda. De plus, si vous avez une préférence, comme c’est mon cas pour le cubisme, il est fort possible que vous restiez devant l’œuvre de Braque lonnnngtemps. Ceci dit, j’ai été agréablement surprise par l’exposition de Gustave Doré présentée à Ottawa en juillet. Toutefois, je dois avouer que celle-ci l’a déclassée…

Ce qu’en disent les critiques:

De Van Gogh à Kandinsky: Créer le temps d’une paix par Eric Clément, La Presse

Un Van Gogh qui ouvre la voie à l’expressionnisme par Frédérique Doyon, Le Devoir