Maman et Bébé

Explique-moi l’autisme

Crédits : Salon de l'autisme
Crédits : Salon de l’autisme

Octobre, c’est le mois de l’autisme au Canada. Du 3 au 5 octobre prochain aura lieu la 1re édition du Salon de l’autisme TSA du Québec, au Cosmodôme de Laval. Initiative de deux mamans, l’objectif du salon est de permettre aux familles d’accéder à une foule de ressources et d’informations sous un même toit pour ainsi trouver des services qui leur conviennent. Plusieurs sujets d’intérêt y seront abordés : l’utilisation du iPad avec les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), le recours à un chien d’assistance, l’art-thérapie et le sommeil, etc. Ah oui…la question se pose : savez-vous ce qu’est l’autisme?


Qu’est-ce que l’autisme?

Ce vidéo d’animation explique en moins de 4 minutes, avec des termes accessibles, ce qu’est l’autisme. Il s’agit d’un problème neurologique avec lequel une personne naît, qui affecte la manière dont fonctionne son cerveau, sa sensibilité perceptuelle et comment sa personnalité se développe. Cette réalité, qui touche quatre fois plus de garçons que de filles, influence la manière dont une personne communique et interagit avec les autres.

Certains indicateurs nous permettent d’identifier l’autisme dès la petite enfance: absence d’intérêt pour les autres personnes, de sourire, de gazouillis, apparition tardive des premiers mots… Contrairement à la croyance populaire, la déficience intellectuelle n’est pas une condition sine qua non de l’autisme. En effet, seulement 10 % des personnes autistes souffrent d’un handicap intellectuel. On ne guérit pas de l’autisme, mais il existe néanmoins différents moyens de gérer les symptômes, et plus tôt l’autisme est identifié, plus tôt la médication et/ou l’intervention peuvent aider. La prévalence de l’autisme augmente constamment au Canada depuis les dernières années, probablement en raison d’un meilleur diagnostic et des connaissances plus avancées sur le sujet, et touche à l’heure actuelle 1 % de la population.

Reconnaître les signes

Le diagnostic de trouble du spectre de l’autisme est généralement posé suite à une démarche d’évaluation multidisciplinaire réalisée par des professionnels expérimentés (médecin, psychologue, orthophoniste, psychoéducateur, ergothérapeute, travailleur social, etc.), et se veut l’aboutissement d’une démarche rigoureuse faite en plusieurs rencontres (entretien avec les parents, séances d’observation, questionnaires à remplir, outils standardisés, etc.). Certains psychologues, en pratique privée, peuvent poser un diagnostic de TSA. Néanmoins, des évaluations complémentaires sont souvent nécessaires. La première étape est de surveiller le développement de son enfant et d’identifier de possibles signaux d’alerte :
• À 1 an, l’enfant babille peu ou pas du tout, communique peu gestuellement et ne réagit pas à l’appel de son prénom.
• À 16 mois, aucun mot n’est exprimé.
• À 2 ans, l’enfant ne produit aucune combinaison ou juxtaposition de deux mots.
• À tout âge : perte ou régression des habiletés langagières ou sociales
En cas d’inquiétude, il est primordial d’en parler au pédiatre ou au médecin de famille, qui fera les références appropriées pour préciser le diagnostic. Les parents demeurent les experts de leur enfant; ce sont les meilleurs observateurs de leur développement et ils ne devraient pas hésiter à consulter s’ils ont des préoccupations.

Les symptômes varient d’une personne à l’autre et ne sont pas toujours évidents, mais il y a nécessairement présence d’anomalies dans les interactions sociales et la communication, de maniérismes moteurs et d’intérêts restreints. Également, les personnes autistes peuvent manifester une sensibilité sensorielle extrême. L’évolution d’un trouble du spectre de l’autisme est imprévisible, même si celui-ci est diagnostiqué tôt dans la vie.

Les enfants autistes adoptent des comportements répétitifs qui se poursuivent à l’âge adulte et qui entraînent un isolement et des problèmes psychiques. Ils adoptent également une routine qui peut les aider à garder une certaine assurance et les sécuriser. Si la routine est interrompue ou si l’environnement est le moindrement déstructuré, l’individu peut s’en trouver perturbé. Le cerveau des personnes autistes traite et analyse l’information visuelle différemment de celui des personnes dites “neurotypiques”. Les autistes semblent apprendre beaucoup plus de choses que nous par simple exposition et intègrent des informations sans faire d’effort intellectuel. Par exemple, plusieurs personnes autistes apprennent à lire avant même de comprendre.

Quel avenir pour les personnes autistes?

Les enfants autistes peuvent être scolarisés en classe régulière ou spécialisée, selon les cas. Il est souhaitable d’instaurer une pédagogie adaptée en classe pour établir des conditions d’apprentissage gagnantes. Fait encourageant: un nombre croissant de personnes autistes sont diplômées du secondaire et se dirigent vers les études supérieures.

Malheureusement, seulement 10% des gens atteints d’un TSA réussiront à se trouver un travail. Les difficultés d’intégration au marché de l’emploi s’expliquent dans une grande mesure par le fait que les milieux de travail ainsi qu’une partie des organismes d’aide à l’emploi connaissent encore mal leur condition. Dans l’imaginaire collectif, un autiste est un individu qui ne parle pas, se berce dans un coin et pique des crises. Certains pensent même qu’ils ne deviennent jamais adultes, alors qu’en général, ils ont la même espérance de vie que le commun des mortels. Imaginez la surprise lorsqu’ils débarquent en entreprise!

Les ressources à votre portée

Une fois le diagnostic posé, l’enfant et sa famille sont référés vers le CRDITED (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et troubles envahissants du développement) et le CSSS (centre de santé et de services sociaux) de leur région, afin de recevoir des services d’une diversité de professionnels travaillant en complémentarité. Les objectifs ciblés seront de veiller au développement des habiletés de communication et d’interactions sociales, de gérer l’anxiété, de faciliter les apprentissages et l’intégration de l’enfant TSA et de favoriser son autonomie.
Par ailleurs, voici quelques références pouvant vous être utiles si vous êtes préoccupés par la question de l’autisme (liste non exhaustive) :

  • Fédération québécoise de l’autisme : définitions des troubles du spectre de l’autisme (TSA), informations sur les programmes et interventions auprès des personnes TSA, centre de documentation, panoplie de liens et de ressources utiles, forum de discussion, répertoire des formations offertes en lien avec les TSA.
  • Société canadienne de l’autisme : des réponses aux questions courantes, aperçus des types d’interventions possibles, conférences et événements, ressources par région.
  • Le parcours de Tommy : blogue tenu par une mère d’enfants ayant reçu un diagnostic de TSA, qui vise à expliquer ce que peut être la vie avec un enfant atteint d’un TSA et de sensibiliser la population. Plusieurs vidéos pertinents sur les TSA y sont publiés.
  • Schola Mira : l’organisme offre un service d’intervention aux enfants présentant un TSA ainsi que des services de formation et de soutien à leurs parents.

 

AgatheTupulaKabola_Vignette

Agathe Tupula Kabola est orthophoniste de profession et directrice de la Clinique multithérapie Proaction qu’elle a fondé en 2012. Animée par sa passion et sa volonté d’innover dans les pratiques de sa profession, Agathe réunit, sous un même toit, une quinzaine d’experts partageant les mêmes valeurs de respect, d’entraide, de professionnalisme, de plaisir au travail et d’innovation et ce, dans une approche familiale. Suivez-la également sur sa page Facebook.